Permettez moi de donner autre explication plus claire
Point de vue omniscient, ou focalisation, zéro
Dans les romans classiques, c’est-à-dire dans le modèle balzacien, le point de vue adopté est celui d’un narrateur omniscient : ayant une vision « par en dessus », surplombante, des événements relatés, le narrateur possède à la fois une connaissance des faits objectifs dans leur totalité et une connaissance approfondie de l’âme de tous les personnages.
Il peut ainsi exposer des faits que tous ses personnages ignorent, d’une part, et décrire tous les mouvements de l’âme (pensées, sentiments, etc.), même les plus secrets, de tous les personnages, d’autre part. Le plus souvent, le narrateur omniscient est effacé, il ne montre pas ouvertement sa subjectivité : il cherche à donner l’impression que l’histoire se raconte elle-même, donnant l’illusion, en même temps, de l’objectivité.
Point de vue, ou focalisation, externe
Dans la « focalisation externe », il y a une réduction du champ de vision, car le narrateur relate l’histoire en se contentant de décrire les faits « extérieurs », ceux qui sont objectivement observables : il ne donne aucune information sur l’âme de ses personnages, sur leurs pensées et leurs motivations.
Ce type de narration donne au lecteur une très forte impression d’objectivité, voire de froideur ; évitant totalement l’investigation psychologique, le narrateur laisse le lecteur libre d’interpréter lui-même les actions des personnages.
L’adoption de ce point de vue extérieur sur l’intégralité d’un récit est un procédé très moderne, témoignant de la part de l’auteur d’un refus d’une certaine sentimentalité et de l’investigation psychologique. En revanche, le procédé est couramment employé de façon ponctuelle, par exemple dans le récit policier, quand le narrateur veut ménager un effet de suspens.
Point de vue, ou focalisation, interne
Dans la « focalisation interne », le récit est assumé par un narrateur qui est aussi, le plus souvent, un des personnages impliqués de l’action. Celui-ci, d’un point de vue strictement subjectif, donc partiel, témoigne de ce qu’il a vu, ressenti et compris : le lecteur ne possède que les informations que le narrateur connaît ou qu’il veut bien lui donner.
Ce procédé, mis en œuvre dans l’intégralité du texte dans des genres comme l’autobiographie, le roman par lettres ou les mémoires (réels ou imaginaires), etc., peut être employé de façon momentanée au sein d’un roman traditionnel assumé, pour le reste, par un narrateur omniscient.